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Article N°002/CRD-GK/05/2025


Mao s’effrite : Le combat contre les ravins, une urgence

couplée à l’aménagement urbain

Les ravins de Mao :


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Une urgence environnementale et urbanistique dans sa mission de veille, d’analyse et de proposition pour un développement harmonieux et durable du Grand Kanem, le Cadre de Réflexion pour le développement du Grand Kanem (CRD-GK) attire l’attention des autorités locales, des partenaires au développement et de la population sur un phénomène

préoccupant Mao, chef-lieu de la région du Kanem au Tchad, fait face à une menace

environnementale croissante : l’apparition et l’extension des ravins d’érosion.

Ce phénomène, d’abord discret, est devenu au fil des années une crise silencieuse

qui menace la sécurité des habitants, la viabilité des infrastructures, et le

développement harmonieux de la ville.


Dans le cadre de sa mission de plaidoyer pour un développement durable, le

Cadre de Réflexion pour le Développement du Grand Kanem (CRD-GK) tient à

alerter sur une problématique trop souvent ignorée, l’avancée des encoches dans

la ville de Mao. Cette dégradation environnementale croissante menace non

seulement la sécurité des populations, mais elle s’attaque directement aux

fondations de l’urbanisation.


C’est pourquoi le CRD-GK propose dans cet article une lecture croisée : lutter

contre les ravins, c’est aussi planifier et investir intelligemment dans la voirie

urbaine. Les deux défis sont étroitement liés, et doivent être traités ensemble.


1- Un double enjeu : ravins et routes


À chaque saison des pluies, des torrents se forment en l’absence de canaux de

drainage, creusant des ravins de plus en plus profonds au sein même des

quartiers habités. En parallèle, la ville reste faiblement dotée en infrastructures

routières durables : la majorité des voies de circulation restent en terre, ce qui les

rend vulnérables aux intempéries et à l’érosion.


Ces deux constats doivent conduire à une vision intégrée, les encoches ne sont

pas un simple problème environnemental, mais un symptôme du sous-

investissement dans la voirie structurée. À l’inverse, toute politique de bitumage

des routes urbaines qui ne prévoit pas de système de drainage ne fera que

déplacer le problème.

2- Causes des ravins à Mao


A. Érosion hydrique : Mao, bien que située en zone sahélienne, connaît des

épisodes de pluies saisonnières intenses. Ces précipitations, combinées à

l’absence de canalisations et au relief accidenté, provoquent

l’entraînement des sols.

B. Urbanisation non planifiée : L’extension anarchique de la ville sans prise en

compte des normes d’aménagement favorise l’écoulement incontrôlé des

eaux.

C. Déforestation et absence de couvert végétal : La disparition de la

végétation aggrave l’érosion, car rien ne retient les sols sableux typiques de

la région.

D. Manque de systèmes de drainage : L'absence d’un réseau structuré

d’évacuation des eaux de pluie favorise la formation de ravines, en

particulier sur les voies non bitumées.


3- Conséquences pour la ville


● Destruction d’habitations en bordure des encoches.

● Menace sur les routes (notamment en lien avec le projet de bitumage) et

les pistes.

● Perte de terres arables et de parcelles urbaines.

● Difficultés d’accès à certains quartiers pendant la saison des pluies.

● Insécurité pour les populations : enfants, personnes âgées, riverains.


4- Opportunité


intégrer la lutte contre les ravins dans le plan de bitumage

Le plan de bitumage de Mao, s’il est bien conçu, représente une opportunité

stratégique pour intégrer des mesures durables de gestion de l’eau et de lutte

contre les encoches. C’est le moment d’agir, en incluant dès la phase de

conception des infrastructures de drainage, stabilisation et aménagements

écologiques.

5- Solutions concrètes et durables


La gestion des encoches est un enjeu majeur pour la préservation des sols, la

sécurité des infrastructures et la résilience des écosystèmes.

La stabilisation efficace des ravins repose sur une combinaison judicieuse de génie

civil, de gestion de l’eau et de techniques adaptées aux conditions locales.


6- Aménagements physiques et d’ingénierie


● Caniveaux bétonnés le long des routes bitumées pour canaliser les eaux

pluviales.

● Bassins de rétention ou digues en amont pour réduire la vitesse de

ruissellement.

● Stabilisation des berges des ravins existants avec des gabions, des

enrochements ou des murs de soutènement.

● Ponts de franchissement au niveau des ravins profonds, pour garantir la

continuité du réseau routier.

● Cartographie des zones à risque et définition d’une ceinture de protection

verte.

7- Solutions écologiques et communautaires

A- Structures de Soutènement : Solidité et Durabilité


Les murs de soutènement sont essentiels pour prévenir l’érosion et maintenir la

stabilité des pentes. Parmi les solutions disponibles, l’enrochement se distingue

par sa robustesse et son intégration harmonieuse dans le paysage. Composé de

pierres anguleuses disposées de manière interverrouillée, il offre une résistance

élevée aux forces de poussée et aux cycles climatiques, avec une durée de vie

estimée à plus de 50 ans. De plus, l’enrochement favorise la biodiversité en

permettant la végétalisation des interstices, contribuant ainsi à la régénération

naturelle des sols.


B- Gestion de l’Eau : Prévention de l'Érosion


Le contrôle des eaux de ruissellement est crucial pour éviter l’érosion des sols.

L’installation de canalisations en PVC(c'est un système de tuyaux et de raccords

fabriqués à partir de polychlorure de vinyle, un matériau plastique couramment

utilisé pour le transport de liquides ou de gaz. Ce type de canalisation est

notamment employé pour l'évacuation des eaux usées, l'approvisionnement en

eau potable, et les réseaux d'évacuation dans les bâtiments) ou en béton ( Il s'agit

d'une forme de tuyauterie durable utilisée dans les réseaux d'assainissement, les

ponceaux, et les infrastructures de transport) permet de diriger les eaux

excédentaires vers des zones de stockage ou d’évacuation appropriées.

Parallèlement, la mise en place de fossés de drainage, souvent remplis de gravier,

facilite l’infiltration de l’eau et réduit la pression sur les structures de

soutènement. Ces systèmes doivent être conçus pour résister aux crues soudaines

et aux variations saisonnières des débits.

● Reboisement ciblé (arbres adaptés au climat sahélien, comme le neem,

l'acacia ou le jujubier).

● Végétalisation des talus des routes et des berges des ravins avec des herbes

anti-érosion.

● Sensibilisation communautaire sur les pratiques de gestion de l’eau et du

sol.

● Interdiction d’habiter ou de lotir les zones à risque élevé.

● Aménagement de jardins communautaires ou espaces verts dans les zones

vulnérables, pour combiner utilité et protection.


8- Intégration institutionnelle et suivi


● Créer une cellule technique au sein de la mairie de Mao dédiée à la lutte

contre l’érosion.

● Inclure un volet “gestion des eaux pluviales” dans tous les projets urbains.

● Mobilisation des partenaires techniques et financiers (ONG, bailleurs,

agences de développement) pour cofinancer les projets de stabilisation.

● Former les cadres locaux à l’entretien des ouvrages d’évacuation des eaux

et à l’aménagement durable.

Le Cadre de Réflexion pour le Développement du Grand Kanem (CRD-GK) dispose

de projets techniques détaillés, de données cartographiques, et de propositions

concrètes pour une action coordonnée contre les encoches et pour le

développement de la voirie urbaine à Mao.

Nous lançons un appel aux autorités locales, aux ministères compétents, aux

bailleurs de fonds, aux agences techniques et aux ONG à nous contacter pour :

● consulter nos documents techniques,

● participer à des réunions de coordination,

● ou co-construire des projets pilotes.


Pour tout contact :

+235 65 12 46 46

Siège provisoire : Mao Kanem

 
 
 

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